Q: Tout d’abord bravo pour ta course. Qu’elles ont été tes premières pensées lorsque tu as passé cette ligne d’arrivée est-ce que tu réalises ?
Yo: Merci La ligne d’arrivée passée j’avoue que j’avais pas trop les idées claires, je sais juste que je ne pouvais pas en donner plus, j’étais cuit. J’apprends à 1km de la fin que je suis 4e donc c’est un mélange d’émotions incroyables qui m’accompagne sur la ligne, la fatigue certes mais aussi un sentiment d’accomplissement inouï. Là, à froid, je sais juste que j’ai fait 4e des championnats du monde ironman et que quoi qu’il m’arrive à l’avenir, ce résultat on ne me l’enlèvera jamais, c’est une fierté immense.
Q: Après une belle natation à la 50e place du groupe d’âge tu as réussi à remonter sur le vélo qui n’est pas ton point fort. Comment se sont déroulés ces 180 km tu étais serein ?
Yo: Le plan sur le vélo était simple: gérer et garder la tête froide. Sur les conseils de mon coach (Bastien Kerangoff) j’ai opté pour une allure 10W en dessous de ma cible habituelle sur la distance pour me préserver un maximum pour la cap. Sur une course aussi exigeante que Kona, le marathon est clairement le moment où ça se joue. La conséquence c’est que je perds beaucoup de places à vélo pendant 100km. Moralement il faut rester concentré, faire confiance au plan de course et ne pas s’affoler. J’ai mesuré les écarts à Hawi avec le top 5 et, même si je pointais alors en 46e position, j’ai bien vu que c’était encore atteignable…patience donc. A partir du km120 j’ai commencé à ramasser du monde, sans m’exciter pour autant, la tête froide et l’intensité contrôlée. L’avantage du E119+ Tri c’est qu’il est très aero donc même en roulant un ton en dessous je suis resté dans le game…je pose à T2 en 27e position à 8 minutes du top 5.
Q: Et enfin un marathon en 3h comme en 2018 ou presque (3h04). En gestion et on accélère à la fin “comme Iden” et surtout “comme on peut”, ou bien il y a eu des moments vraiment difficiles ?
Yo: Sur IM je n’ai pas souvenir d’avoir déjà suffisamment géré mon marathon pour pouvoir relancer ou accélérer sur la fin Je ne dois pas être assez bon pour ça. Pour moi l’essentiel c’est de voir à quelle allure je pars un peu naturellement et de la gérer du mieux que je puisse pour repousser le plus loin possible le moment où ça deviendra difficile. Ici ça devient toujours difficile, pour tout le monde. Dans Energy Lab j’ai pris un coup de chaud, j’avais perdu ma casquette donc j’ai noué un tissu autour de ma tête pour me protéger du soleil. À bientôt 40 ans mes cheveux m’ont laissé tomber depuis longtemps et sans rien sur la tête je courais a la catastrophe. Je n’ai pas vu de photos mais tant pis pour le look j’ai opté pour le résultat Les derniers kilomètres ont été très compliqués, je courais un peu comme un automate, sans grande lucidité et en ayant perdu le compte de ma place dans le classement. C’est en bas de Palani Road que ma chérie m’annonce 4e, ça me met un coup de fouet ! J’en ai viré mon déguisement de touareg de wish, fermé la trifonction et foncé (autant que faire se peut) vers l’arrivée. C’est clairement le meilleur moment, la délivrance.
MERCI !
et si vous voulez en savoir plus sur sa préparation et ses sources de motivation : écoutez ce podcast : https://www.youtube.com/watch?v=llatu1CSINY … publié quelques jours avant l’épreuve, on comprend mieux le résultat désormais !