Les Châtelleraudais Pierre Massonneau et Fabien Besançon ont vécu un rêve éveillé aussi éprouvant que captivant en terminant 9e de la finale des mondiaux de Swimrun en Suède.
Une course de 75 km à parcourir dans le froid baltique en alternant course à pied (65 km) et natation (10 km) en allant d’île en île dans l’archipel de Stockholm, des dénivelés incroyables, des passages où il faut se frayer un chemin dans une nature abondante, des nages dans une eau à 13 degrés dans une mer agitée et de nombreuses méduses en prime… Les Lions Châtelleraudais Pierre Massonneau et Fabien Besançon ont bouclé leur rêve en participant à la finale des championnats du monde de swimrun, en Suède, où ils se sont classés 9e du général en 8 h 50 et deuxième équipe française.
47 entrées et sorties dans une eau à 13 °C
« On peut être heureux de figurer dans le top 10 de cette course mythique », sourit Pierre Massonneau, encore marqué par sa participation. « C’est une aventure incroyable. On touche à ses limites car c’est dur, long et parfois je me suis senti en danger dans les rochers tant le parcours est difficile. En discutant avec les autres équipes françaises, on s’est rendu compte que le Graal c’était déjà d’y être et je n’avais pas spécialement conscience que des gens couraient après cette qualification depuis des années. Nous, on a eu la chance d’y parvenir tout de suite. »
Au total, 160 binômes étaient au départ de cette discipline très exigeante, inventée par des Suédois, et dont l’Otillo Swimrun constitue l’épreuve légendaire. « Aucun autre dans le monde n’est aussi long, poursuit le Châtelleraudais. Il y a 47 entrées et sorties d’eau, on traverse 24 îles, et c’est difficile avec un changement de température. Ce qui rend cette course si différente, c’est la complexité du parcours à pied. On a beau être un excellent coureur, si on n’a pas la technique et la connaissance du terrain, on ne peut rien faire sur ce tracé. Les Suédois bondissaient, sautaient, pendant que l’on était à quatre pattes à essayer d’avancer. Il n’y a pas de moment où on peut se relâcher cérébralement. »
« Il n’y a rien de codifié, il faut avancer »
Dans un tel contexte, le mental est très important. Celui de Pierre Massonneau et Fabien Besançon n’a jamais flanché. Il a tenu bon malgré la douleur, les chutes ou le froid. « On a fait une course motivante puisque l’on n’a fait que remonter car nous avons été repoussés lors des premières parties techniques (NDLR : ils étaient 32e après 1 h 30). Tant que l’on continue de doubler, on n’a pas envie de s’arrêter. Fabien avait froid, à un moment sa jambe droite ne pouvait plus se plier, mais on a eu une cohésion de feu. On est tous poussés dans nos retranchements. Ce n’est pas du trail, c’est du déplacement dans les rochers. Il y a 35 km où ce n’est pas la course, c’est l’aventure. Dans l’eau on avait des méduses, des vagues, en course à pied c’est presque de la course d’orientation, il faut traverser l’île, on cherche son chemin. Il n’y a rien de codifié, il faut avancer. »
Et les deux hommes l’ont toujours fait, pour franchir la ligne en neuvième position chez les hommes. « Il y avait de la fierté. On peut être heureux de figurer parmi les dix meilleurs mondiaux », souligne Pierre Massonneau.
Mais après s’être hissés parmi les meilleurs de leur discipline, ces deux compétiteurs ne souhaitent pas s’arrêter en si bon chemin. Car même s’ils ont beaucoup souffert, ils comptent bien revenir disputer l’épreuve suédoise en profitant de l’expérience acquise cette année. « Ce n’était pas un aboutissement mais une étape. Avec les points que l’on a marqué lors des championnats du monde et en Suisse, je pense que l’on est qualifié pour l’année prochaine. On l’a fait une fois, la connaissance du terrain est primordiale et on sait ce qu’il faut travailler pour s’améliorer. » Et revenir pour faire encore mieux. Comme toujours.
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